Petits hommes noirs d'Ariège
Sortis du fin fond des cavernes
Montagnards tenaces, pièges
Tendus aux flux qui gouvernent
Les instincts primitifs, sièges
Des dons d'une race ancienne
Forte et créatrice
Génies mystiques
Peintres de Niaux
Constructeurs de châteaux
De tables druidiques
De temples païens
De splendides églises
Petits hommes noirs d'Ariège
Vous vous êtes laissés prendre aux mirages
Des mondes modernes
Vos yeux d'enfants
Un instant
Se sont laissés tromper
Et vous avez été emportés dans le tourbillon
Le magma humain
Perdus dans la ruche, inlassables
Vous avez œuvré sans fin
Ecrasés, exploités, déracinés
Mais alors, petits hommes noirs d'Ariège
Vous vous êtes souvenus de votre passé
Grandiose
La force vive que rien n'entrave
A resurgi dans vos mémoires
Et vous vous êtes mis à parler
Et à parler, personne ne pourra plus
Vous arrêter
Vous avez tant à dire
Vous êtes les porteurs
De tant d'hommes
De tant de vies
De tant de rêves
De tant de savoir
Vous êtes des torrents d'eau fraîche
Et vous allez vous répandre
Sur les villes
Vous êtes des bouffées d'air pur
Et vous allez renouveler
Les miasmes viciés
Voici que vous apportez la Parole
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